"Novembre toute l'année" (Rose Kennedy)
rem: je ne sais plus comment mettre de la musique ou une vidéo ici. hum. pratique.
Benjamin Biolay et moi, c'est une longue histoire. Biolay représente
beaucoup de souvenirs, des moments tristes comme des plus sympathiques. Des
moments intenses et marquants.
Lorsque j'ai découvert cet artiste, sa musique me proposait un style et des sonorités
différentes de ce que je pouvais écouter et apprécier jusque là. Coup de
foudre.
Pourtant, le personnage Biolay à la télévision ou dans les interviews, cet
homme aux cheveux gras, au regard dédaigneux, et à l'attitude non moins
hautaine, cet individu que l'on s'empressait de comparer à Gainsbourg, ses
histoires sentimentales, l'ensemble de ces éléments ne me touchaient pas.
De même, je n'écoutais pas non plus Biolay pour pouvoir dire "youhou,
je n'écoute pas ce que la masse populaire écoute". Non, ce n'était pas
l'envie de particulièrement me démarquer qui me motivait. Au moment même où
j'écris ce billet, je ne sais toujours pas exactement ce qui me bouleverse tant
dans la musique de Benjamin Biolay.
Je crois que j'aime la poésie de ses morceaux, les grandes envolées des
cordes si bien maîtrisées par Benjamin. De manière générale, j'apprécie
l'ambiance qui se dégage de ses chansons et albums. C'est très idiot mais en
écoutant certains titres comme "La Mélodie du bonheur", j'ai envie de
m'asseoir à un piano pour en jouer, boire un verre de whisky et fumer
tranquillement une cigarette, même si dans la réalité ...je ne suis pas
pianiste, je ne bois pas de whisky et je ne suis pas fumeuse. Idiot, vous avais-je dit. J'assume.
C'est l'un des rares artistes que j'ai suivi pour presque tous ses albums
depuis le début. Puis, nos routes se sont séparées. B.B représentait peut-être
trop une époque, une certaine partie de moi oubliée (à jamais?), une certaine
personne, un cœur lacéré, des larmes, des murmures, des soupirs...
C'est ainsi.
Depuis désormais quelques semaines voire mois, Biolay est revenu en force
sur le devant de la scène, avec son dernier opus, La Superbe Il est même
désormais sponsorisé par Europe 1 et s'adresse aux ménagères de moins de 50 ans
à la radio avec une émission de Laurent Boyer sur RTL. Définitivement, les
choses ont changé. Biolay n'est plus un artiste si confidentiel traînant
derrière lui une image de mauvais garçon et/ou d'artiste maudit. Je ne saurais
dire quelle est la place qu'il occupe désormais sur la scène musicale française
mais je crois que cela me fait plaisir de le retrouver. C'est un peu comme
remettre la main sur un vieil album photos. Sur ces vieilles photos jaunies, on
se revoit haute comme trois pommes, on grimace, on porte une robe à carreaux avec
de gros rubans, on est jeune, c'était une autre époque.
Puis, les choses ont changé. On a fermé l'album, on en a commencé un autre
mais grâce au recul des années, on redécouvre avec nostalgie ces anciens
souvenirs. On les avait presque oubliés ces moments et pourtant, ils
étaient toujours là, tapis quelque part.
Je n'ose pas écouter le nouvel album de BBiolay. Pourquoi cette hésitation
et cette appréhension ? Je ne saurais l'expliquer avec précision. Peur de trop
revenir en arrière ? Même pas. Pour preuve, actuellement, je suis en train
d'écouter Rose Kennedy (le 1er album).
D'ailleurs à cette occasion, je retrouve et j'apprécie à nouveau la qualité
des textes de BB.
C'est curieux, je pensais seulement mettre en ligne un titre de l'album Rose
Kennedy, sans commenter. Je voulais seulement laisser une trace, un souvenir
qui ne parlerait qu'à moi-même, puis de fil en aiguille, les mots ont commencé
à glisser pour rédiger cette note. Ce n'est certainement pas anodin.
Écouter et découvrir le nouvel album de BB ranimerait peut-être trop de
souvenirs prétendument enfouis et des pensées non pansés.
En définitive, je constate que parler de musique demeure un exercice d'une
grande impudeur pour moi. A ce propos, je me rends compte que j'en reviens
à mes réflexions post visionnage de " Toi et moi " (cf note
d'hier). Un éternel recommencement...